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Brève histoire du vieil Annonay

Avec l’aimable autorisation de Marie-Hélène Reynaud.
Publié le vendredi 9 octobre 2009

 Origines

Annonay au pied des Monts du VivaraisLe voyageur qui monte depuis la Vallée du Rhône, a de la peine à imaginer qu’une ville importante est blottie à une dizaine de kilomètres. Pourtant, Annonay est là, au pied des Monts du Vivarais, à soixante quinze kilomètres de Lyon, quarante de St Etienne et quarante cinq de Valence. AnnoniusAu contact de régions au relief trés différent, la ville a été édifiée en amphithéâtre à partir des berges des deux rivières : La Cance et la Deûme. Cette situation privilégiée fit d’Annonay un carrefour de routes.

L’origine même du nom de la ville a prêté à de nombreuses hypothèses. L’une d’entre elles voudrait que Annonay vienne de Annoniacum ou domaine d’Annonius, riche romain qui aurait vécu là.

 Le Moyen-Age.

Au Moyen-Age, Annonay connait déjà une intense activité ; ses seigneurs appartiennent à des familles puissantes et fortunées : Les Roussillon, Rohan-Soubise, Levis-Ventadour...

invasions de troupes de brigands à AnnonayUn autre élément va lui donner de l’importance : la ville est sur l’itinéraire emprunté par les pèlerins des Alpes et de la Vallée du Rhône qui vont prier la Vierge au Puy-en-Velay. Pour les accueillir, lors de leurs haltes, on construit des établissements où ils se reposeront et recevront quelques soins car leurs marches sont épuisantes ; la maladie, les accidents les marquent cruellement. La ville eût à souffrir de nombreuses invasions de troupes de brigands ou de soldats qui la dévastèrent. Les Routiers laissent de sinistres souvenirs ; la Guerre de Cent ans n’épargne pas le Haut-Vivarais. Plusieurs fois, Annonay va conforter ses remparts comportant tours de guet et portes pour limiter les accès à la ville. Les faubourgs, hors les murs, sont toujours détruits les premiers.

 La tragédie des guerres de religion.

guerres des religionsA la veille des conflits, trois mille cinq cent habitants vivent à Annonay ; beaucoup tirent une partie de leur richesse de la terre ; le vin est réputé. Le commerce et l’artisanat sont omniprésents. Les tanneurs travaillent les grosses peaux (vaches, boeufs), les megissiers apprêtent les peaux plus fines (chevreaux, agneaux...) ; les moulins à foulons des drapiers sont également le long des rivières.La Cance et la Deûme exhalent des odeurs nauséabondes, aussi dès que leur fortune le leur permet, ils font construire leur résidence dans les quartiers plus riches de la ville : la place Vieille, la place Grenette, la rue des Forges... Cette dernière, que nos contemporains considèrent comme un étroit boyau, était pourtant la Grande Rue, celle qui voyait passer les convois de mulets ravitaillant les villes du Forez et du Velay. Les muletiers étaient les agents de liaison entre la Vallée du Rhône et la Montagne. Ils apportaient blé du Dauphiné et poisson de mer séché ; ils repartaient avec des outres de vin et des peaux tannées.

Les guerres de Religion allaient servir de prétexte pour faire main basse sur les richesses de cette ville à l’économie florissante.
Annonay connaît le protestantisme avant Genève. Dès 1528, un moine cordelier, Etienne Machopolis, qui avait entendu Luther prêcher en Saxe, répand sa doctrine à Annonay. D’autres lui succèdent ; plusieurs sont brûlés vifs. Mais l’hérésie s’étend, le calvinisme pénètre à Annonay. A partir de 1562, et pendant plus de trente ans, des guerres vont ravager la ville. Avec l’Edit de Nantes, la ville retrouve son calme et la volonté de rebâtir devient la plus forte ; la prospérité économique marque les XVIIme et XVIIIme siècles.

En savoir plus : La réforme à Annonay (par Mme Jeanne SKALSKI)

 Annonay, ville de génies inventifs

Depuis 1564, Annonay est le siège d’un bailliage, ce qui entraîne une augmentation du nombre des magistrats et représentants du pouvoir royal. Des couvents sont restaurés ou voient le jour. En 1781, le bailliage devient sénéchaussée ; la lutte a été difficile pour conserver cette administration dans la ville.

Marc SeguinMarc Seguin, petit-neveu des frères de Montgolfier, va, lui aussi attirer l’attention sur sa ville natale. Il invente les ponts suspendus à câbles de fer, la chaudière tubulaire qui fait passer les trains de la vitesse de l’homme au pas à celle d’un cheval au galop. Il sera également le contructeur de lignes de chemins de fer et de ponts, tant en France qu’à l’étranger.

Invention de la MontgolfièreLe 14 décembre 1782, dans leur papeterie de Vidalon (Davézieux), à moins d’une lieue d’Annonay, les frères Joseph et Etienne Montgolfier procèdent à une étrange expérience : au-dessus d’un feu de paille mouillée et de laine, ils gonflent un grand sac de papier doublé de toile de 3 mètres de hauteur, le ballon s’élance, traverse la Deûme et se pose sur le côteau de Déomas. La conquête de l’air et de l’espace vient de commencer. Après deux autres expériences dans des propriétés privées, ce sera la présentation publique à Annonay, le 4 juin 1783, devant les Etats du Vivarais assemblés sur la place des Cordeliers. Puis, ce seront les envols parisiens qui trouveront leur apothéose le 21 novembre 1783 avec le premier vol humain.

auguste BravaisOn ne saurait passer sous silence l’existence d’un des plus grands savants du XVIIIme siècle :
- l’académicien des Sciences Auguste Bravais, né à Annonay où il fit ses études dans le collège des Pères Basiliens.
- N’oublions pas, non plus, André Joseph Abrial, ministre de la Justice et un des rédacteurs du Code Civil (Code Napoléon).

Boissy d'AnglasLa société est alors en pleine mutation ; comme leur ami Boissy d’Anglas, les Montgolfier sont des adeptes du siècle des Lumières ; la Révolution approche. Plusieurs annonéens se distingueront : les frères Monneron avec quatre député dans la même famille ; Boissy d’Anglas qui présidera la Convention  .

 Les bouleversements du XXme siècle.

tanneurAprès soixante-dix ans d’expansion, la fin du XIXme siècle connaît le début du déclin des industries du cuir et de la tannerie ; les modes changent ; la concurrence est grande.
Au XXme siècle, les industries mécaniques se développent : machines pour la tannerie et surtout fabrication d’autocars ; l’ancienne entreprise artisanale de Jean-Joseph Besset est devenue Renault Véhicules Industriels et depuis 1999 IRISBUS.
La ville connaît aujourd’hui des mutations, tant dans les domaines économiques que de l’habitat. Depuis une quinzaine d’années, on assiste à la mise en valeur de la vieille ville dont les ruelles chargées d’histoire incitent à la promenade.
Deux grandes familles ont, dès le XVIIme siècle, marqué l’histoire industrielle d’Annonay : les Johannot à Faya et les Montgolfier à Vidalon. Spécialisés dans les papiers de qualité, ils mirent au point de nombreuses techniques innovantes. Pour les Montgolfier, citons le papier vélin et la pile hollandaise qui leur valurent l’anoblissement et le titre de "Manufacture Royale" ; leurs descendants, B. et E. de Canson, inventèrent le papier calque, des papiers photographiques, etc...
La papeterie a résisté aux vicissitudes du temps et, aujourd’hui, les Papeteries Canson et Montgolfier sont un des fleurons de l’industrie annonéenne.


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